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par papagueno1945 » mardi 13 avril 2010 12:51
Bien le bonjour
Historique des suites pour violoncelle
N° 2 en ré mineur, BWV 1008
N° 3 en ut majeur, BWV 1009
N° 4 en mi bémol majeur, BWV 1010
N° 5 en ut mineur, BWV 1011
N° 6 en ré majeur, BWV 1012
À la différence des oeuvres pour violon solo (divisées en deux genres : la
Sonate et la Partita), les six Suites pour violoncelle solo sont construites
selon le même modèle. Elles commencent par un prélude, suivi
d’une allemande, d’une courante, de deux danses à la françaises (des
« galanteries », pour s’achever sur une gigue.
.La Première Suite en sol majeur débute par un véritable Prélude en
« mouvement perpétuel » de doubles-croches obstinées, des motifs
en arpèges et en gammes sur lesquels Bach fait monter la tension
jusqu’à la dernière seconde, un accord final triomphant sur un sol
aigu. Vient ensuite une Allemande au cours tranquille, puis une
Courante puissamment virtuose bien qu’elle ne soit écrite qu’à une
voix. La Sarabande, de dimensions réduites, est un parfait exemple de
la structure classique, avec ses deux phrases de huit mesures chacune.
Après deux simples Menuets qui exploitent des matériaux analogues à
ceux du Prélude, la suite s’achève sur une Gigue tourbillonnante.
La Seconde Suite en ré mineur, elle, semble plus sombre et dramatique.
Prélude et Allemande offrent une plus grande variété rythmique que
les mouvements correspondants de la Première suite, tandis que la
Sarabande atteint une insondable profondeur grâce à ses merveilleux
accords sombres. Par contraste, le Menuet enlevé semble presque léger
quand bien même il ne peut pas être qualifié de « galant », à la différence
du seconde Menuet en ré majeur, un véritable rayon de soleil. Enfin, une
Gigue au caractère solide et terrien achève cette oeuvre.
C’est une gamme descendante et des accords brisés qui, de grands traits,
brossent le paysage tonal – ut majeur – de la Troisième Suite. Un flot de
croches met ensuite en mouvement le discours musical qui atteindra
son point culminant lors d’une pédale sur un sol qui ne dure pas moins
de sept mesures. C’est une Allemande noble et richement ornementée
qui suit le Prélude, avant de laisser place à une sorte de pendant
sous forme de Courante, cette danse française agile qui sait si bien
surprendre l’auditeur par ses sautes d’humeur mélodiques toujours plus
hardies. Naturellement, la Sarabande ne peut être qu’une lente et digne
progression, dont les doubles-cordes offrent à Bach l’occasion d’écrire
de bien étonnantes harmonies. Ce sont assurément les deux Bourrées
qui sont les mouvements les plus connus ; à l’origine, la Bourrée est une
danse paysanne française chargée de mélodies amples et entraînantes.
La Suite s’achève sur une danse anglaise pleine d’entrain, la Gigue,
entrecoupée d’effets virtuoses et d’un impressionnant surcroît de notes
La Quatrième Suite en mi bémol majeur s’élance avec un impressionnant
Prélude : 48 mesures d’arpèges continuellement en mouvement,
interrompus seulement par une pause que suit une longue guirlande de
croches.
De son côté, le Prélude de la Cinquième Suite en ut mineur semble plus
réfléchi ; c’est le seul prélude parmi les six qui comprenne deux parties
clairement délimitées et contrastées : une première section sombre,
d’aspect improvisé, puis un passage fugué – un véritable tour de force en
matière de « polyphonie à une voix ». Afin de satisfaire à ses exigences
harmoniques et ses besoins en matière de doubles cordes, mais également
pour assombrir quelque peu la couleur d’ensemble, Bach demande que
la corde de la, la plus aiguë, soit accordée un ton plus bas, un sol.
Enfin, la Sixième Suite en ré majeur fut créée pour un instrument
possédant non pas quatre cordes mais cinq, la viola pomposa (en
allemand : Bassettchen), petit violoncelle à cinq cordes accordées en
quintes, inventé par Bach lui-même. En termes de taille, l’instrument se
situe à mi-chemin entre le violoncelle et l’alto. Au-dessus de la dernière
corde du violoncelle, le la, il en possède une cinquième, un mi. Dans
le Prélude, une longue guirlande dans un mouvement ininterrompu de
12 /8 alimente une tension continuelle, du début à la fin. Il est suivi de
l’Allemande la plus richement ornée et la plus ample de toutes les six
Suites. Par contre, la Courante semble plus retenue avec sa voix unique,
sans recherche polyphonique, mais la Sarabande qui suit renoue avec
un langage plus harmonique extraordinairement habile. Dans le cas
présent, les traditionnels deux Menuets entre la Sarabande et la Gigue
sont remplacés par des Gavottes.
Voili voilou